Les actualités ci-dessous sont classées par ordre antichronologique

Année 2020 :

Comment sauver les insectes pollinisateurs depuis votre balcon ou votre jardin ?

Connaissez vous le projet de science participative SPIPOLL ?

Ce projet photographique, permet d’identifier les insectes pollinisateurs venant vous rendre visite dans votre jardin !

Le principe ? Un appareil photo, une fleur, 20 minutes de votre temps et…. Photographiez !

Venez le découvrir avec Mathieu de Flores, entomologiste de l’Opie et animateur du Spipoll, dans cette interview qu’il donne à National Géographique.

Vous pouvez aussi consulter directement le site dédié au SPIPOLL !

Une chronique pour apprendre à attirer les pollinisateurs dans son jardin

Connaissez-vous les Chroniques écopositives ?

C’est par ici !

Partez à la découverte d’astuces et de conseils avec Bénédicte LECORNU, dirigeante d’une chambre d’hôtes à Biganos, pour attirer les pollinisateurs et avoir un jardin riche et équilibré !

Ces chroniques réunissent un ensemble d’autres sujets sur la préservation de l’environnement, les rencontres, le partage et le lien avec son territoire.

Une plateforme pour signaler les nids de frelons asiatiques

Bees For Life est une plateforme pour localiser et traiter les nids de frelons asiatiques et participer à la sauvegarde des abeilles. Elle permet notamment de connaître et reconnaître le frelon asiatique. Elle met également à disposition des ressources informatives sur les abeilles et l’apiculture.

Cette plateforme est à destination de tout type d’acteur, en particulier les collectivités et les particuliers. Elle bénéficie de nombreux partenaires : Région Nouvelle-Aquitaine, INPN, IRBI…

Promouvoir la pollinisation entomophile : une vision à large échelle

Mickaël Henry, chercheur à l’INRA dans l’unité Abeille et Environnement à Avignon a publié une étude sur la sauvegarde des services écosystémiques de pollinisation face à l’intensification agricole.

Il indique notamment: « il semble que l’intensification ne permette pas d’augmenter les rendements chez les cultures les plus dépendantes des pollinisateurs, et que l’intensification diminue la stabilité temporelle des rendements. C’est une situation de compromis, de trade-off, entre l’intensification agricole et la préservation du service ou des services écosystémiques de pollinisation entomophile. »

Cette étude tend par ailleurs à démontrer que les pertes du service de pollinisation à l’échelle locale peut se répercuter à des échelles spatiales supérieur et notamment national, cette échelle étant pertinente pour la prise de décision politique.

Pour découvrir cette étude dans son intégralité, vous pouvez cliquez ici.

Année 2018 :

La pollinisation

La pollinisation est l’étape préalable à la fertilisation et la reproduction des plantes à fleurs. Elle correspond au transport du pollen, en provenance de l’organe mâle de la fleur, les étamines, jusqu’à l’organe femelle, le pistil.
Ce transport est réalisé par différents vecteurs tels que le vent, l’eau (pour certaines plantes aquatiques) ou les animaux. La pollinisation animale est la plus fréquente et le plus souvent, elle ne peut être remplacée par une autre forme de transport. En effet, les grains de pollen concernés par cette pollinisation sont adaptés à ce mode de dissémination précis (par exemple, ils sont souvent trop lourds pour être transportés efficacement par le vent). Les pollinisateurs ont également développé des adaptations leur permettant de collecter et transporter le pollen de fleurs en fleurs. L’absence de pollinisateurs adéquats ne passe jamais inaperçu. La Vanille de Bourbon en est un bon exemple : faute d’acclimatation possible du pollinisateur en dehors de l’aire géographique d’origine (Amérique Centrale), les plants de Vanille cultivés à La Réunion nécessitent une insémination des fleurs à la main.

 

Parmi les pollinisateurs, on ne trouve pas que l’abeille domestique (Apis mellifera, célèbre pour sa production de miel), mais une grande diversité de pollinisateurs sauvages tels que les bourdons, les papillons et les abeilles solitaires, ou encore les chauves-souris et les colibris dans les milieux équatoriaux ou tropicaux. Les pollinisateurs les plus efficaces sont cependant les abeilles et les bourdons, dont on recense plus de 1000 espèces en France. Ils appartiennent au groupe des Hyménoptères, qui comprend également les guêpes et les fourmis.

Les insectes pollinisateurs visitent les fleurs essentiellement pour collecter le pollen et/ou le nectar dont ils se nourrissent. Ces deux éléments constituent pour eux un apport nutritionnel essentiel de par leur richesse en sucres, protéines, acides aminés et vitamines. Pollen et nectar vont être récupérés au niveau des fleurs de différentes façons : les papillons vont se servir de leur trompe pour récupérer le nectar, le pollen va se fixer sur les poils des bourdons lorsque ceux-ci visiteront les fleurs.
Les plantes ont tout intérêt à attirer les insectes pollinisateurs qui vont transporter leur pollen et donc leur permettre de se reproduire. Il existe de nombreux mécanismes pour attirer les animaux : la production de nectar sucré par exemple, ou encore la diffusion d’odeurs ou la présence de couleurs attirantes. Certaines espèces de plante arrivent même à tromper le pollinisateur en l’attirant sans lui donner de contrepartie. C’est par exemple le cas des Orchidées, du genre Ophrys, dont la forme de la fleur imite la femelle de certains insectes (abeilles, bourdons,…).

Pour aller plus loin :

  • Rencontre avec les pollinisateurs, Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
    Lien à insérer : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/11003_brochure-32p_Rencontre-avec-pollinisateurs_web_planches.pdf
  • Le site du SPIPOLL.
    Lien à insérer : http://www.spipoll.org/

 

 

Des pollinisateurs qui se raréfient

Depuis le début des années 1960, le paysage et l’utilisation des sols ont profondément évolué. La modernisation et l’intensification de l’agriculture ont simplifié les paysages agricoles et ont entraîné la dégradation ou la disparition de nombreux habitats riches en fleurs. Combiné avec une artificialisation croissante des terres, cela a entraîné une réduction importante des ressources florales disponibles pour les pollinisateurs à l’échelle du territoire. Les ressources florales se retrouvent de plus en plus isolées géographiquement, parfois à des distances supérieures aux capacités de déplacement des insectes pollinisateurs.

Abeille domestique (© Aurélie Lacoeuilhe/INPN)
Source :
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/239523

Les travaux de recherche scientifique identifient de multiples causes au déclin des pollinisateurs : raréfaction des ressources disponibles, dégradation des habitats, intensification de l’agriculture, utilisation massive de produits phytosanitaires, urbanisation, éclairage artificiel, espèces exotiques envahissantes, propagation d’agents pathogènes, changement climatique…

Certains de ces facteurs sont largement connus et caractérisés. A cet égard, l’effet de certains produits phytosanitaires, comme les néonicotinoïdes, sur le comportement et la santé des abeilles domestiques a été mis en évidence par les chercheurs. Outre l’action létale à forte dose, ces substances toxiques qui sont absorbées par les espèces via le nectar et le pollen ont un impact négatif, même à faible dose, sur le comportement, la reproduction et le développement du système nerveux des abeilles. La toxicité des produits sur les populations d’abeilles sauvages est dès lors également prévisible. Dans cette optique, le Comité Permanent de l’Union Européenne des Végétaux, des Animaux, des Denrées Alimentaires et des Aliments pour Animaux a voté le 27 avril 2018 en faveur de la proposition de la Commission Européenne pour une restriction de l’utilisation de certains produits nocifs pour les abeilles dans les cultures de plein champ (texte exécuté par la Commission Européenne). D’autres agents chimiques ou pathogènes ont également des effets nocifs, tels que le parasite Varroa qui touche notamment l’abeille domestique.

D’autres facteurs sont plus difficiles à démontrer : effet du contexte environnemental, facteurs climatiques, etc. En ce qui concerne le changement climatique, il est soupçonné d’avoir un lien avec la modification de l’abondance des espèces, de leur aire de répartition et de leurs activités saisonnières. Cela peut causer des décalages avec le cycle de vie des plantes et notamment avec leur période de floraison.

Le déclin des espèces met donc en œuvre de nombreux facteurs susceptibles d’interagir entre eux lors d’expositions concomitantes ou successives.
Même s’il n’y a pas encore de Liste rouge des insectes pollinisateurs établie selon les critères de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), des évaluations font état de niveaux élevés de menaces sur certaines espèces d’abeilles et de papillons. Selon le rapport de l’IPBES, en Europe, 9 % des espèces d’abeilles et de papillons sont menacés et les populations documentées diminuent respectivement de 37 % et de 31 %.

Il est aujourd’hui nécessaire d’agir contre le déclin des pollinisateurs et donc pour la préservation des services de pollinisation. C’est dans cette optique que la Région Nouvelle-Aquitaine a mis en place en 2017 un Plan Régional d’Action « Pollinisateurs » [insérer lien hypertexte vers la rubrique n°2 « Plan régional pollinisateurs »].

 

Pour aller plus loin :

  • Menaces sur les pollinisateurs, Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité.
    Lien à insérer : http://www.fondationbiodiversite.fr/fr/actualite/231-2017/898-menaces-sur-les-pollinisateurs.html?showall=&start=2

 

 

 

L’importance des pollinisateurs et du service de pollinisation

Selon le rapport sur les pollinisateurs de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publié en décembre 2016, près de 80 % des espèces de plantes sauvages et cultivées ont besoin des insectes pour leur pollinisation. En contexte cultivé, le rendement et/ou la qualité de plus de 75 % des cultures vivrières sont dépendantes de la présence des pollinisateurs. Il s’agit des cultures fruitières (fraise, pomme, poire…), maraîchères (tomate, melon…) ou encore des espèces de grandes cultures (colza, tournesol…). Selon le même rapport, le service de pollinisation rendu aux cultures pollinisées par les insectes et utilisé directement pour l’alimentation humaine, est évalué à plus de 150 milliards d’euros par an.

Abeille charpentière (© Quentin Rome/INPN)
Source :
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/53198

Cette dépendance alimentaire s’est fortement accrue avec l’augmentation des surfaces dédiées aux cultures pollinisées par les animaux. D’après le rapport de l’IPBES, à l’échelle mondiale, cette augmentation est estimée à 300 % en cinq décennies.

Les pollinisateurs contribuent jusqu’à 12 % de la valeur marchande des cultures destinées à l’alimentation humaine. De plus, le déclin des pollinisateurs s’accompagne d’une baisse de rendement des cultures dépendantes de leur intervention.

Pour aller plus loin :

  • Rapport d’évaluation sur les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire de l’IPBES.
    Lien à insérer : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/rapport_evaluation_pollinisateurs-IPBES.pdf
  • Le service de pollinisation, EFESE.
    Lien à insérer : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Efese%20-%20Le%20service%20de%20pollinisation%20-%20Essentiel.pdf