Le déclin des pollinisateurs est un signal de l’érosion globale et continue de la biodiversité. Une des causes de ce déclin est la dégradation et la fragmentation de leurs habitats. La Région a donc fixé différents objectifs de préservation et de restauration des habitats dans le but de maintenir les services fournis par les pollinisateurs.
Objectif n°3 : Préserver les habitats et espaces à enjeux pour les pollinisateurs
Cet objectif se décline en deux actions :
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Accompagner les projets visant à identifier et caractériser les habitats favorables aux pollinisateurs :
Cette action vise à identifier et caractériser les habitats naturels et semi-naturels favorables aux pollinisateurs (prairies ou points d’eau par exemple). A l’échelle communale voire intercommunale, la mise en œuvre d’inventaires participatifs dans le cadre de démarche de science citoyenne permettrait de contribuer à mieux préserver les habitats d’importance pour les pollinisateurs.
- Accompagner les opérations de protection et de gestion des habitats naturels à enjeux pour les pollinisateurs au sein des espaces remarquables :
Cette action est essentiellement portée par les Parcs Naturels Régionaux (PNR) et les Réserves Naturelles Régionales (RNR) ou Nationales. Les PNR de Millevaches en Limousin et Périgord-Limousin se sont d’ores et déjà engagés dans des projets en faveur des pollinisateurs sur la période 2018-2020.
Objectif n°4 : Améliorer par une gestion adaptée les espaces dont la qualité et la fonctionnalité sont altérées
Cet objectif se décline en deux actions :
- Promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement et des écosystèmes :
De nombreuses mesures et pratiques favorables et protectrices pour les pollinisateurs sont recommandées dans les exploitations agricoles : préservation d’habitats riches en fleurs et de microstructures paysagères (prairies et pâturages, talus, bois morts, murets, maintien de surfaces non fauchées, de parcelles non cultivées, etc.), augmentation de l’abondance et de la diversité florale (pratiques extensives, rotation des cultures, aménagement de jachères florales le long des champs, en lisière de forêt ou de haies), réduction de l’utilisation d’intrants, etc.
- Accompagner la mise en place de plans de gestion favorables aux pollinisateurs pour les espaces naturels et semi-naturels en milieu urbain et le passage au « Zéro pesticides » sur les espaces publics et privés:
L’action vise à faciliter et accélérer la mise en œuvre d’une gestion écologique des espaces publics et privés qui démarre avec l’abandon de l’utilisation de produits phytosanitaires et engrais de synthèse.
Objectif n°5 : Restaurer la disponibilité temporelle, spatiale, quantitative et qualitative des ressources pour les pollinisateurs
Cet objectif se décline en deux actions :
- Restaurer les habitats naturels favorables aux pollinisateurs en zone agricole et urbaine.
- Accompagner le développement des filières de plants et semences d’origine locale mellifère :
Les végétaux d’origine locale sont une réponse concrète pour restaurer ou réhabiliter les écosystèmes et les paysages perturbés par les activités humaines. Il est conseillé de recourir à des végétaux de provenance locale pour les projets d’aménagements paysagers et de restauration de milieux.
Cependant, la disponibilité de ces végétaux sur les marchés est un frein. Quelques producteurs et pépiniéristes se sont lancés dans la production de végétaux labellisés, référencés sous deux signes de qualité (« Végétal local » pour les plantes, arbres et arbustes sauvages, et « Vraie messicole » pour les « habitantes des moissons », plantes annuelles le plus souvent dépendantes des cultures céréalières et des pratiques liées à ces cultures, comme le coquelicot ou le bleuet).
Pour les années à venir, l’enjeu consiste à accompagner le développement de filières régionales d’approvisionnement (collecte et production) en plants et semences d’origine locale pour pouvoir répondre aux demandes des maîtres d’ouvrage. En effet, même si des actions régionales existent (telles que la récolte de graines par les associations Prom’haies et Arbres et Paysages en Gironde et la mise en production par la Pépinière Naudet pour les espèces arborées et arbustives), l’offre reste insuffisante.